L’Afrique du Sud est encore aujourd’hui le pays le plus touché par l’épidémie du VIH/SIDA. Ayant profité d’une passivité des gouvernants sud-africains au début de l’épidémie, le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) a très vite gagné du terrain. Ce qui fait qu’aujourd’hui près de 7,8 millions de personnes sont infectées par le VIH, soit à peu près à 12 % de la population de l’Afrique du Sud.

Au fil des années, l’urgence de la maladie a été comprise, et les politiques ont initié tant bien que mal diverses actions stratégiques pour freiner son évolution. Découvrons dans le présent article 3 choses sur le visage actuel de la lutte contre le VIH/SIDA en Afrique du Sud.

Les avancées dans l’introduction des médicaments antirétroviraux

À leur introduction en Afrique du Sud, les médicaments antirétroviraux étaient payants. Les inégalités sociales étant prononcées dans ce pays, les personnes séropositives, faute de moyens conséquents, n’arrivaient pas à se procurer les ARV. Ce contexte a rendu la lutte contre le VIH très timide. Mais, au fil des années, suite à une prise de responsabilité au niveau étatique et international, les traitements disponibles ont été rendus gratuits. Aujourd’hui, environ 4,8 millions de personnes séropositives sont régulièrement sous ARV, ce qui les maintient en parfaite santé.

Récemment, la meilleure trithérapie actuelle, le TLD (composé de 03 molécules : tenofovir disoproxil, lamivudine et dolutegravir), a été introduite par le gouvernement, ce qui renforce davantage la base de cette lutte.

Les avancées dans la distribution des médicaments antirétroviraux

Notons qu’une innovation et pas des moindres, impacte actuellement la fourniture des ARV aux personnes séropositives. Il s’agit en effet, des distributeurs automatiques de médicaments ARV, installés dans les quartiers et qui fournissent de manière autonome le précieux traitement. Tout ce que le patient a à faire est d’aller vers le distributeur et en quelques minutes, il reçoit ses médicaments.

S’il a besoin d’une information particulière, il peut discuter avec un pharmacien via le distributeur, par voie électronique ou téléphonique. Cela donne une nouvelle impulsion dans la course à l’atteinte des objectifs, puisqu’ainsi on peut distribuer à grande échelle, à peu de moyens. Nous croyons que cette initiative convaincra aussi les personnes séropositives encore réticentes à recevoir le traitement.

Les avancées dans la politique préventive au VIH/SIDA

L’un des pans de la lutte contre le VIH en Afrique du Sud est la prévention de l’infection. Au nombre des méthodes de prévention, nous avons la prophylaxie pré-exposition (PrEP) utilisant une association du tenofovir et de l’emtricitabine. Le principe est de prendre le médicament avant chaque rapport sexuel afin de minimiser le risque d’être infecté.

Le problème est que cette médication préventive ne reçoit pas une adhésion massive des populations à risque, parce qu’elle peut être contraignante ou omise. Ainsi, le cabétogravir, un médicament injectable qui se libère progressivement dans l’organisme, ayant une durée de protection de deux mois, se révèle être efficace. Il est reconnu par l’OMS et est déjà en train d’être déployé en Afrique du Sud. Cette alternative règle diverses contraintes et pourra mieux recevoir l’assentiment des uns et des autres.